A sept heures du mat le monde semble parfait

Kep -  7 heures du matin, 26°C. La marée ne change que toutes les douze heures environ. Quand elle est basse, on peut se balader très loin dehors, ce que les pêcheurs font tous les jours. C'est leur gagne-poisson!

Depuis quatre jours à Kep

Nous ne sommes pas à plaindre. Le Samanea Resort à Kep est un endroit de rêve. Ses bungalows se cachent dans un véritable jardin botanique. Cocotiers, frangipaniers, bougainvilliers, orchidées, hibiscus et au bord de la mer des mangroves. Et bien sûr des Samaneas, arbres parasols qu’on appelle aussi arbre à pluie.

L’accueil est chaleureux, le soleil aussi. La piscine nous raffraîchit à peine (l'eau a 32 °C). Les repas chatouillent nos papilles. Les couchers de soleil sont splendides.

Ah ! Il est vrai, nous sommes ici pour travailler. Pour l’instant il y a eu une prise de contact. Une visite de l’usine de ciment (mais oui il ne s’agit pas d’un projet humanitaire). Puis deux jours de congé ! Les responsables que nous devons rencontrer ne sont pas sur place! On en profite pour lézarder au bord de la mer ou à la piscine, boire des mojitos, goûter des spécialités, chercher l’ombre, visiter un temple ou un marché et…. faire des photos.

 

Phnom Penh

Quelques années avant 2000 nous avons été la première fois à Phnom Penh, capitale du Cambodge au croisement du Mékong, Tonlé Sap et Bassac. Une dizaine avenues étaient asphaltées en tout et pour tout. Il y avait beaucoup de vélos, de motos, de tuk-tuk et quelques rares voitures. Pratiquement pas de bâtiment plus haut que deux-trois étages.

Dix ans plus tard déjà moins de vélos, plus de motos et plus de voitures. Le trafic ressemblait à un désordre organisé. Les premiers buildings faisaient fureur.

2017 nous mettons plus d'une heure pour faire le trajet de l'aéroport en ville, auparavant c'était trente minutes. Cela dit déjà tout. Il y a même des Ferrari, Mercedes, Porsche et d'autres marques prestigieuses. Les tuk-tuk ont la vie dure et les motodops (moto-taxi) qui offraient leur service par milliers n'existent pour ainsi dire plus.

Le trafic reste un éternel chaos qui glisse dans toutes les directions sans pourtant former de bouchon important. Et les policiers sont plutôt contemplatifs. Les trottoirs servent toujours au stationnement et le piéton doit emprunter la route. Les buildings poussent partout, plus haut, plus haut vers le ciel. Les boutiques - plus ou moins de goût - pullulent. Et les femmes n’ont pas arrêté de se promener en pyjama. Les sculpteurs de bouddhas autour du Musée National  sont toujours là et ont même agrandi leurs shops. Les petites carrioles vendent toute sorte de fruits et sucreries.  Et autour du Palais Royal des variété d’insectes. Nous avons bu un jus délicieux chez Friends. Le Quai Sisowath ne s’est pas débarrassé de ses chantiers et à côté les groupes de gym font toujours leur "workout". Les bonzes orange déambulent sans se presser.  Le Mékong est haut et lazy.

Signe de mutation, le "White Building" de Vann Molyvann, un bâtiment emblématique du centre a été détruit tout récemment et sera remplacé par une tour moderne de 21 étages, plutôt luxe donc pas destiné à la même population.

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Le White Building en nature

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Le White Building en hommage artistique, un beau tableau découvert à PP

Quelques gouttes confirment que c’est la saison des pluies.

Quand on revient dans une ville après quelques années cela donne un peu le blues mais l’énergie et la joie de vivre des gens vous remettent vite au diapason.
Demain matin nous partirons à Kep où nous resterons presque trois mois....

 

Trois paires de souliers

Incroyable, le nombre de statues en bronze que vous rencontrez dans le centre de Skopje. Des monumentales, trois mètres de haut, voire plus qui font penser à l'Union Soviétique parfois. Hommage aux personnalités ou événements historiques, des lions, des taureaux, des scènes de vie. Si le regard fait un tour de 360° sur la grande Place Macédoine au bord du fleuve Vardar, il en compte facilement 200. Art, artefacts, artifice? En tout cas les sculpteurs de la ville n'ont pas chaumé ses dernières années car c'est depuis environ dix ans que la municipalité anime le centre de cette manière. Une façon d'offrir un plus au touristes, de se donner un air de capitale.

Il y en a à la pelle le long du fleuve et sur les ponts.

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Je vous épargne les colosses. Mais voici trois que j'ai bien aimé. Surtout la scène devant le musée de l'Holocauste, un couple désemparé avec deux valise et trois paires de souliers, souvenir de ceux qui ne sont plus là. Traitement délicat du sujet.

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Un vendeur de billets de loterie (1981) dans un musée. fullsizeoutput_334f.jpeg

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Skopje

Qui pense à faire du tourisme à Skopje, la capitale de la Macédoine ? Je suis là depuis une semaine, pas pour le tourisme mais pour du travail. J’aide une petite entreprise à améliorer sa communication et son marketing. Le contact est bon, on avance pas mal et je suis contente. Alors je prends aussi un peu de temps pour visiter la ville.

Fondée au 1er siècle, la ville a eu une histoire tumultueuse. Aujourd’hui elle se caractérise par une architecture variée (voire hétéroclite), comprenant plusieurs témoignages de l'occupation ottomane ainsi qu'un important ensemble de styles dépareillés édifié après le séisme de 1963.

Le centre-ville vit depuis la fin des années 2000 une vaste opération d'urbanisme, destinée à lui donner un visage plutôt monumental et affirmer son statut de capitale nationale! Opération controversée car pour beaucoup d'habitants il y a d’autres urgences qu’édifier des bâtiments pompeux et d’ériger des centaines de statues gigantesques et bon nombre de fontaines.

J’ai marché dans la zone piétonne, visité le mémorial de Mère Térésa, un enfant de la ville. J’ai flâné le long du fleuve Vardar bordé de bâtisses impressionnantes, musées et théâtres. J’ai pris un café turque avec deux baklava (vive les calories!) dans le vieux bazar de l'autre côté du fleuve qui a été épargné par le séisme. Puis j'ai visité le musée d’art, installé dans le Hamam Daut Pashim du 15ème siècle après sa reconstruction. Un projet que je trouve plutôt réussi. Il y a surtout des oeuvres du 20ème siècle même si la panneau promet des plus anciennes aussi.

Quand on quitte le centre, l'état de la ville laisse à désirer. Maisons et locatifs sont souvent dans un triste état, les trottoirs sont défoncés et servent de parking pour les voitures. Qu'à cela ne tienne. Le soleil est de la partie.

fullsizeoutput_32d4Le musée historique au bord de la Vardar.fullsizeoutput_329eLe bâtiment en verre est un musée de l'holocauste.fullsizeoutput_32d0A  l'intérieur du musée "hamam"fullsizeoutput_326fUne autre salle dans le même muséefullsizeoutput_3260L'ancien hamam de l'extérieurfullsizeoutput_32ccPlusieurs coins dans le Vieux Bazarfullsizeoutput_3259

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fullsizeoutput_32a6Des statues devant le théâtre qui a rouvert ses portes il y a quelques années seulement.fullsizeoutput_32a8

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fullsizeoutput_328cEt encore dans le musée "hamam"IMG_3508

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fullsizeoutput_3264Gitane buvant du café de Nikola Marinoski (1928)fullsizeoutput_325c

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Version 2

fullsizeoutput_32bbLa chapelle dans le mémorial de Mère Térésafullsizeoutput_32b8

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Ce que j'aime dans les voyages, c'est l'étonnement du retour.

J'aime cette phrase de Stendhal. Le voyage a beaucoup de facettes et le retour en fait partie intégrale. Quand nous revenons après un séjour sous d’autres cieux, nous apprécions mieux ce beau pays qu’est la Suisse et notre vie ici. Nous portons un nouveau regard sur tout, un regard frais et imbibé d’étonnement.

Dès lors pourquoi ne pas inclure notre pays dans les voyages ? Surtout que, tandis que nous somme ici « à la maison », Lausanne et ses environs constituent peut-être un but de voyage pour bien d’autres personnes.

Aujourd’hui j’ai envie de partager avec vous une balade hivernale dans le Bois de Sauvabelin sur les hauts de Lausanne. Nous sommes en décembre, il fait 3 °C, la neige fait encore défaut mais le soleil, les ombres et le givre donnent une belle touche à la nature.

Entre hier et aujourd'hui

Pendant trois semaines nous avons vécu à Chenini, au portes du désert, entre pierres et ciel, un pied dans le présent, l'autre dans le passé. Nous avons aussi pris un peu de temps pour visiter la région. Demain matin à l'aube Tunis Air nous ramènera à Genève

Le souk de Tataouine à 20 km. Ah! Les mandarines et les dattes n'ont rien à voir avec ce que l'on trouve chez nous.

Les collines des alentours

Le Ksar Soltane ou ont été tournés, tout comme à Chenini et dans d'autres sites de la region, des scènes du film "La Guerre des Étoiles". Dans le film on parlait de la planète Tatooine.

 

Chenini et les Ksour

Le ksar de plaine El Ferch

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Le ksar de crête Chenini

Le village de Chenini se situe à 20 km de Tataouine dans le Sud-Est de la Tunisie. Il appartient à la première génération des "ksour de crêtes" fondés avant le XIème siècle.

Le village est composé d'une superbe citadelle (le ksar) qui à 650 m surplombe quatre niveaux d'habitations troglodytes agencées en un magnifique amphithéâtre surréaliste. La pierre ocre se confond absolument avec la couleur de la montagne. De loin on pourrait croire à un château-mirage, tant la structure est naturelle.

Chenini est considéré comme le plus beau village berbère de toute l'Afrique du Nord qui demeure encore habité par 600 personnes logeant dans les grottes. Ils se dédient à l'agriculture. Il y a principalement la culture d'oliviers, de dattiers et de figuiers. Ils vivent également d'un peu d'élevage et de tissage. Ceci malgré la poussée irrésistible du modernisme et de l'exode qui chamboule cette région désertique.

En 2007 un couple de Tataouine a pris l'initiative d'y lancer une première résidence troglodyte dédiée au tourisme écologique et culturel avec une capacité de 40 lits, tous aménagés dans des grottes. Pour l'instant il n'y a pas d'autre lieu d'hébergement dans le village.

Les Ksour (greniers, singulier ksar)
(Extrait de "De Matmata à Tataouine, Ksour, Jessour et Troglodytes" par Hédi Ben Ouezdou)

La région de Tataouine se distingue par une particularité qui correspond à la présence de ksour. Ces édifices, marquant l'empreinte de l'homme dans le paysage, occupent des sites très diversifiés sur les crêtes, en montagne ou en plaine. Ils sont intimement liés à l'histoire du peuplement de ces régions et de leur évolution économique et sociale. Au ksar se rattache toute une civilisation rurale qui a marqué pour plusieurs siècles l'ensemble de la Tunisie du Sud-Est. Le ksar correspond en premier lieu à un grenier. Il s'agit d'un ensemble de cellules (ghorfa) disposées en un ou plusieurs étages et qui ouvrent toutes sur une place centrale. De l'extérieur, le mur, sans aucune ouverture à l'exception de la porte, se présente avec des hauteurs importantes pouvant attendre 10 m et évoque ainsi l'aspect de forteresse. Tous les ksour sont placés en intégration parfaite dans le milieu naturel et l'environnement de la région, en fonction de l'exploitation des possibilités offertes par le relief de la crête jusqu'à la plaine. Aucun ksar n'est implanté dans une zone inondable. Sur les crêtes, les ksour sont difficiles à détecter de loin puisqu'ils épousent la structure et la couleur du relief.

Le ksar est avant tout un grenier collectif. Il a toujours servi, à une seule ou un groupe de tribus, de lieu d'ensilage de produits agricoles résultant de l'activité économique des habitants de la région. Les objets de valeur ont été également placés dans des cachettes dans les ghorfas du ksar.

Les anciens habitants de ces régions ont été confrontés à la nécessité de stocker leurs réserves alimentaires afin d'affronter une succession d'années sèches. Le ksar offrait dans ce contexte un endroit idéal de stockage avec une architecture conçue dans cet objectif. Il permet de conserver, d'une façon écologique, les produits engrangés en bon état pendant une période allant jusqu'à sept ans.

Le ksar s'intégrait parfaitement dans un mode de vie fondé sur le semi-nomadisme qui nécessitait de placer les produits agricoles dans un endroit sûr sous la surveillance d'un gardien pendant les périodes d'absence. Ainsi le ksar a-t-il constitué à travers l'Histoire le meilleur moyen pour les populations locales de mettre leurs richesses à l'abri d'éventuels assaillants dans un régime tribal dans lequel les razzias étaient la règle.

Le ksar assurait également une autre fonction qui est celle de la vie sociale. C'était un lieu de rencontre et de transactions commerciales qui a évolué progressivement en place de marché surtout dans la plaine.

Les Ksour citadelle
Les Ksour citadelles, tels Chenini, occupent les sommets des buttes qui sont détachées de la surface du plateau. Il s'agit de buttes à versant raides et à sommets plats matérialisés par une couche de roche dure sous la forme d'un chapeau ou d'une couronne. Le ksar Citadelle domine, en le surplombant, le village avec des habitations troglodytiques et des huilerie souterraines. Les ksour citadelles sont les plus anciens.

 

Les escaliers de Chenini

Tout se passe le long du flanc de montagne sur lequel le ksar (le grenier), aussi appellé la Citadelle qui ressemble de loin à un grand  vaisseau échoué sur une butte, domine le paysage de pierre ocre.

L'école et le recyclage

J'ai passé une matinée à l'école. 25 enfants de 6 à 10 ans. Une seule classe. Une maîtresse et le principal. Les plus grands vont en bus scolaire à Tataouine (15 km) au lycée. Aujourd'hui une association pour l'écologie de Tunis a envoyé trois jeunes, accompagnés par deux représentants de Swisscontact qui soutient plusieurs projet dans le pays. Ils ont préparé une leçon ludique et interactive pour sensibiliser la population et particulièrement les enfants à l'environnement, au traitement des

déchets et au recyclage. La participation était  animée et vive. En sortant de classe les enfants criaient "à bas le plastique, à bas le plastique". Un exercice  pratique les attendait. Trois poubelles pour le tri. Puis ils se jetaient sur les sucreries qu'on leur avait préparées. Bon, de là à se discipliner et ramasser les déchets jetés un peu partout, il y aura encore du chemin à faire. Il faut toujours commencer par un petit pas pour accomplir de grandes choses.